Mardi 13 Août

Mardi 13 Aoùt 2013

Désormais, mes journées s’inscrivent dans une certaine routine. J’ai rapidement pris mes marques et baragouine l’Hindi, je peux, suite à mes cours d’Hindi et mon travail à son sujet, lire (lentement soit, mais lire), écrire dans un lexique rudimentaire et comprendre une conversation « type », une fois sur deux.  Je me suis résolu à me faire mon propre programme scolaire pour les matières dont le niveau est trop élevé, telles que la Physique et parfois la Chimie qui demande une connaissance parfaite des réactions et caractéristiques de tous les éléments.

C’est en effet à moi de m’adapter et non aux autres. Pour cela je travaille, sous le nez des américaines qui, en rigolant me répètent que je dois bien être le seul français à ne pas fuir devant l’adversité, ironique lorsqu’on sait qu’elles n’ont d’autres occupations que de parler, dormir ou dessiner lorsqu’elles ont le courage de venir, j’entretiens tout de même de bonnes relations avec elles , moi qui d’habitude exècre le fatalisme du genre « non j’y arriverai pas ! » et la paresse qui s’ensuit. Face à ce travail je ne mets bien évidemment pas en péril la satisfaction que je trouve auprès du Rotary, autres adolescents et ma famille d’accueil.

En ce moment une bonne partie de l’école participe à un important tour culturel du Gujarat et ce pendant 5 jours, je constate alors que je viens simplement pour nos cours particuliers d’Hindi et d’Histoire, le reste du temps, ce ne sont que pléthore de libres périodes, et c’est habituellement dans ces moments que nous sommes constamment sollicités pour prendre part à différentes discussions auprès d’élèves voulant voir de plus près cet exotisme occidental.

Mon esprit tout comme mon corps ce sont faits à cette nouvelle vie, je rencontre parfois, égrenés dans mon quotidien, des moments de nostalgie. Mais rapidement ces moments de vague à l’âme s’estompent devant mes yeux, attendris par la gentillesse et l’effort que s’évertuent à faire ma famille d’accueil pour voir finalement s’afficher sur mon visage, la satisfaction d’un enfant au bonheur absolu. Ils m’ont par exemple, dernièrement amené au meeting d’Abdul Kalam, figure emblématique de la méritocratie indienne, car cet homme à l’enfance misérable, dans une famille à l’extrême pauvreté, s’est efforcé de travailler nuit et jour, pour qu’un jour il puise passé le cap d’ingénieur aéronautique puis ingénieur aérospatiale, dotant l’Inde d’une technologie « high Tech » qui par ailleurs est exportée dans le monde entier, j’ajoute qu’il donna à l’Inde l’arme nucléaire et à participer à la création des premiers projets aérospatiales Indiens. C’est alors en 2002 qu’il est élu par le parlement comme Président et cela durant 5 ans. Il refusa un deuxième mandat alors qu’il était plébiscité de tous pour continuer ses fonctions politiques. J’ai en effet pu découvrir ce véritable professeur, à la rhétorique sans égale, qui dans un stade de 7000 personnes arrive à donner des leçons à chacun d’entre nous. Ayant pu me trouver parmi le public privilégié des VIP, j’ai ainsi pu dessiner le portrait de cet homme exceptionnel, dont le brio scientifique et les actions faites durant son mandat pour l’avenir scintillant de l’Inde, s’inscrivent déjà dans les livres d’Histoires de tout écolier.  

Namaste et à bientôt

PS : jetez un coup d’œil à la biographie d’Abdul Kalam, histoire d’envier la droiture, l’irréprochabilité et la grandeur d’esprit de certains hommes politiques face à ceux qu’ont connus et connaissent la France.

Clément

Comments

[Fabien]

... c'est le Yves Rocard indien.

Petit veinard d'avoir pu aller l'écouter.

Fabien.

[Luc Gaesler]

Salut mon Clem'g,

Dans quelle langue s'exprimait ce Monsieur Abdul Kalam , lors de sa conférence?

Effectivement, sans connaitre ni n'avoir lu sa bio, ce Monsieur doit être un Grand, tant il est difficile pour un politique,de France ou d'ailleurs, de décrocher!

Bravo pour ce texte!

Mais , dis moi, tu ne t'intéresserais pas un peu à la politique???( rires intérieurs!!!)

Gros Bisous.

Papa.